Vendredi 17 novembre 2017 :
Épisode 10 : Hugues d’Arborville a-t-il été empoisonné ?

Le lendemain de sa visite prolongée à la buvette parlementaire, Vétoldi-Morin reçut un coup de fil du commandant Grassiard, chargé de la sécurité à l’Assemblée Nationale :
– Bonjour commissaire, permettez-moi de vous demander où vous en êtes de votre enquête sur le décès de ce pauvre d’Arborville ?
Vétoldi lui relata ses diverses rencontres et lui indiqua que la piste la plus sérieuse selon lui, était celle qui découlait du dernier repas pris avant sa mort, par Hugues d’Arborville à la buvette parlementaire.
Le commandant Grassiard, s’exclama :
– Venez dans mon bureau, nous allons poursuivre notre conversation à l’abri des indiscrétions.
– OK, j’arrive.
Dominique Vétoldi, alias Nathan Morin rangea sa table de travail, saisit le dossier qui contenait ses notes, ferma la porte de la pièce et fila vers l’aile d’honneur, où était situé le bureau du commandant militaire de l’Assemblée Nationale, le commandant Grassiard. Ce dernier l’attendait sur le seuil de sa porte :
– Ah, cher ami, merci d’être venu. Nous n’avons pas encore eu le temps d’échanger de façon approfondie sur cette affaire. Je le regrettais mais nous allons maintenant être en mesure de réparer ce manquement.
Il s’arrêta le temps de faite entrer Vétoldi.
– Bien, au téléphone tout à l’heure, je m’apprêtais à vous dire que selon le rapport du médecin légiste, que j’ai reçu depuis peu, et qui précise de façon formelle la cause de la mort d’Hugues d’Arborville, cette mort, donc, serait la conséquence d’un empoisonnement par le laurier rose.
– Le laurier rose ? Je n’aurais pas pensé que c’était un poison mortel.
– Eh bien si, la feuille de laurier rose, réduite en poudre, est un poison qui agit avec retard et qui provoque un arrêt cardiaque, donc exactement ce qui est arrivé à ce pauvre d’Arborville.  Au cours de son repas, il aurait absorbé ce poison et il en est mort deux heures plus tard environ. Le légiste n’est pas absolument formel pour l’heure mais il précise que la mort s’est produite entre seize heures trente et seize heures quarante-cinq, selon l’analyse du bol alimentaire. Personne n’aurait remarqué sa mort dans l’hémicycle, car d’Arborville était connu pour faire des petits sommes pendant les séances.
– Hier justement, je me suis rendu à la buvette et j’ai demandé au maître d’hôtel quels étaient les députés présents en même temps que d’Arborville le jour de sa mort. Il m’a dit qu’il avait dressé une liste à votre demande, et qu’il vous l’avait remise.
– C’est exact, attendez, je vous la cherche.
Le commandant Grassiard ouvrit un dossier, en ôta une feuille qu’il tendit à Vétoldi.
– La voilà. Ce qui m’a ennuyé quand j’ai vu les noms qui y étaient portés, est que je n’imagine aucun de ces députés administrant une dose mortelle de poison à d’Arborville, qu’est-ce que vous en pensez ?
Dominique Vétoldi prit le temps de lire l’ensemble des noms cités. Ils étaient plus de dix. Il dit :
– Ils n’étaient peut-être pas tous exactement à la buvette au moment où d’Arborville s’y trouvait, il nous aurait fallu connaître ceux qui étaient à ses côtés.
– Je n’ai pas obtenu d’autres précisions, oui, c’est dommage.
 Est-ce que le maître d’hôtel a indiqué la composition du repas de d’Arborville ?
– Oui, il a mangé un sandwich au saucisson et il a bu deux lambigs, sa boisson habituelle. Cela me semble très difficile de mettre du poison dans une rondelle de saucisson ou dans le beurre ou encore dans le pain.
– Oui, sauf si le saucisson a été livré empoisonné.
– D’autre députés seraient morts ou au minimum auraient souffert de malaises.
– Sauf si le saucisson venait d’être livré et qu’il a été entamé pour lui.
– J’appelle tout de suite le maître d’hôtel :
– Ici le commandant Grassiard, le saucisson que vous avez servi à Monsieur d’Arborville, était-il commencé ?
– Non, il ne l’était pas, car il me demande toujours de lui choisir des petits saucissons individuels d’origine Corse. Je les lui coupe dans la longueur, il est un des rares députés à me commander spécifiquement cette sorte de saucisson. Les autres se contentent de rosette, mais avec la nouvelle Assemblée, le saucisson a presque disparu, nous avons une vague d’élus végétariens ou bio exigeants. C’est pareil pour le vin, largement remplacé par le coca light ou autres étrangetés étrangères.
– Merci ! Avez-vous conservé le reste du saucisson ?
– Mais non, je vous ai dit qu’il le consommait en entier.
Le commandant Grassiard raccrocha et mit Vétoldi au courant.
– Donc, c’est un élément essentiel, d’Arborville consommait un saucisson spécialement commandé pour lui. Il a pu être empoisonné à l’extérieur de l’Assemblée. Il faudra demander au Maître d’hôtel qui a accès aux provisions alimentaires et qui s’occupe de la réception des produits lors de leur livraison. C’est moi qui irait l’interroger, vous risqueriez d’éveiller ses soupçons si c’était vous.
– Vous avez raison, il faut remonter la chaîne de l’approvisionnement du saucisson.
– Bien, je vous tiens au courant. Quant à vous, vous pourriez interroger les députés portés sur la liste, ceux qui étaient présents selon le maître d’hôtel ?
– Oui, d’accord, à bientôt.
Vétoldi avait donné son accord à contrecœur, il détestait se retrouver sous l’autorité d’une autre personne quand il menait une enquête et là, subitement c’était le cas, le commandant Grassiard venait de prendre les commandes de son enquête.
Vétoldi résolut de s’arranger pour que sa mlse sous tutelle ne soit que temporaire…

A suivre…
Prochain épisode le vendredi 24 novembre 2017…














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