Une disparition inquiétante : Épisode 9 : Président et Premier Ministre, otages des GJ, dans une petite maison dans les bois

Mercredi 20 février 2019

Épisode 9 : Président et Premier Ministre, otages des GJ dans une petite maison dans les bois

Source de l'image : Pixabay, 2019, image libre de droits. 

Le président et son Premier Ministre, prisonniers des GJ,  sont enfermés ensemble dans une petite pièce sombre. La nuit est complète et seule la lune jette de pâles rayons de temps à autre. Le silence est total. Le président murmure :
— Et si nous étions seuls dans la maison ? 
Le PM le regarde, non mais quoi, il rêve ! Un sentiment de mépris jaillit dans sa tête, décidément, ce président est un gosse rêveur. Pourtant, il n’ose pas exprimer pas le fond de sa pensée mais il essaie de le ramener à la réalité de l’instant : 
— Le gardien vient juste de s’éloigner, il ne peut être qu’encore ici. 
— Que t’ont-ils fait avant que je n’arrive ? 
— Rien, ils ont attendu que vous veniez. Ils étaient sûrs de gagner leur pari, ils savaient que vous craqueriez, que vous viendriez à leur rendez-vous. Ils m’ont même dit que je n’avais pas à me faire de soucis et que votre orgueil vous amènerait jusqu’à eux.  Ils ont joué là-dessus pour vous attirer comme on attire une mouche avec du miel. 
— Que t’ont-ils raconté ? Dans la lettre que j’ai reçue, ils s’engageaient à te libérer si je me rendais prisonnier à ta place.
— Ah ? Non, ils ne m’ont rien dit de tel. D’ailleurs, ils ne m’ont pas parlé en dehors de ce que je viens de vous dire. J’ai passé de longues heures seul,  assis là à attendre.
— T’ont-ils nourri au moins ? Tu as l’air d’avoir maigri ? 
— Un bol de riz par jour. Au premier bol, voici ce qu’ils m’ont dit : C’est bon pour toi, tu vas retrouver ta silhouette de jeune homme et comme beaucoup parmi nous ne peuvent pas s’offrir autre chose qu’un bol de riz par jour, ce n’est que justice que tu connaisses ce que nous vivons, cela t’évitera à l’avenir de dire n’importe quoi sur notre situation et t’aidera à prendre enfin les mesures adéquates. 
Les sourcils du président s’arquent de stupéfaction ...et d’inquiétude. 
— Du riz nature sans assaisonnement ? Beurk, quelle horreur ! 
—  Je croyais que, surveillé comme vous l’êtes par votre chère et tendre,  vous étiez au régime perpétuel pour vous maintenir en bonne santé malgré votre manque de sommeil ? 
— Oui, justement, c’est pour ça que ce serait pire pour moi que pour toi qui es habitué à des nourritures riches et compliquées. Bon, changeons de sujet. J’ai l’intention de préparer une autre panthéonisation. Tu aurais une idée à me donner d’un homme ou d’une femme à coller au Panthéon ? 
Le PM regarde son président, il n’en croit pas ses oreilles. Ils sont prisonniers, ils ne savent pas ce qui va leur arriver… Et lui le président, lui demande si…Il pète un câble ou quoi ? 
— On est prisonniers, on ne sait pas ce qu’ils vont faire de nous et vous, vous me demandez de réfléchir à une personnalité à mettre au Panthéon ? Président, je crois que ce n’est pas le moment de se poser ce genre de questions.
— Mais si au contraire ! Nous sommes au calme ,ici, nous pouvons réfléchir. Certes, nous sommes prisonniers, mais j’ai toujours considéré qu’en prison, on gardait la liberté de penser. En outre, je te rappelle que tu restes mon Premier Ministre et que tu me dois obéissance. En l’occurrence, c’est un ordre ! Je te donne l’ordre de chercher une idée d’une personne célèbre que je pourrais mettre au Panthéon pour honorer sa mémoire.  J’apprécie hautement ces cérémonies qui me permettent une mise en valeur de mes fonctions. 
— Vous pensez sérieusement que dans les circonstances présentes, je suis en mesure de réfléchir et de vous donner une réponse sensée à votre demande ?
— Oui, pourquoi pas ? J’admets que nous ne savons pas ce que nous allons devenir d’ici quelques instants mais pour le moment, la menace n’est pas immédiate, nous sommes seuls, et il est toujours préférable de s’occuper l’esprit, car à défaut, nous courrions le risque de faire monter la peur et la peur est la pire des conseillères.
Le PM n’a pas le temps de répondre car au même moment, la porte de la pièce où ils se trouvent, s’ouvre à toute volée :
— Alors mes cocos, on fait des plans sur la comète, on bâtit des châteaux en Espagne, on croit qu’on va se sortir de cette situation ? Eh, c’est sans compter sans nous, les GJ. On veut vous faire cracher vos tripes, on veut que vous morfliez comme vous nous avez fait morfler, nous les travailleurs pauvres, vous, vous ne savez pas ce que c’est que de ne plus avoir de quoi grailler le 15 du mois. Vos frigos sont toujours remplis, vos placards regorgent de nourriture, vous nous mangez la laine sur le dos, vous nous dépouillez, vous nous laissez sans rien. D’ici quelques heures, vous serez jugés pour vos méfaits par notre tribunal et vous paierez pour vos fautes. 
Le GJ se met à ricaner et part en claquant la porte. Le président chuchote à l’intention du PM : 
— La sécurité m’a collé une pastille GPS, ils savent exactement où nous sommes et ils ne devraient pas tarder. Nous n’avons rien à craindre.  Ils doivent être en train de discuter du meilleur moment pour donner l’assaut et nous délivrer. Revenons à notre sujet de discussion. Que penses-tu d’A. J. ? 
 Pour la panthéonisation ? Mais président, je vous rappelle qu’Alain Juppé n’est pas mort et qu’il vient d’être nommé au Conseil Constitutionnel, un endroit qui prolonge la vie si j’en crois la moyenne d’âge. Encore s’il était resté maire de sa ville, il aurait couru quelques risques, mais là, au CC, plus rien ne pleut lui arriver.  
 Oui bien sûr, sauf qu’il est mortel, donc, je peux tout à fait envisager sa panthéonisation.
— Je ne suis pas d’accord, sa vie ne peut être montrée en exemple. La panthéonisation doit être réservée à des hommes et des femmes exceptionnels qui ont fait preuve d’un courage au-dessus de la norme dans des circonstances particulières ou alors qui ont été assassinés pour leurs convictions ou fonctions. 
— Ah tu as sans doute raison, Bien, alors dans les morts récentes, tu vois qui ? Et si on y collait J H ?
— Vous voulez parler du chanteur ? Un chantre de l’héroïne et autres joyeusetés ? Il convient de panthéoniser des personnes irréprochables sur tous les plans et plus particulièrement sur celui-là. La gloire, la célébrité ne sauraient être les seuls critères à retenir. La morale, l’éthique, l’exemple à donner à nos jeunes générations, voilà les critères à retenir.
— Alors, j’ai bien peur que nous ne trouvions personne car la morale a disparu… 
Le PM ne peut s’empêcher de sourire. Entendre le président parler de morale et d‘éthique, quand on sait comment il est parvenu au sommet du pays… le laisse rêveur… Mais lui non plus n'a guère d'exemple à donner...Il soupire... Parfois sa conscience lui fait quelques petits rappels bien désagréables...
Il n’a pas le temps de formuler sa réponse, la porte s’ouvre de nouveau et leur gardien :
 Suivez-moi. Nous sommes maintenant au complet.
Ils le suivent et entrent dans ce qui semble être la reproduction d’un tribunal. On les place au centre de la pièce qui forme un cercle et tout autour d’eux sont assis des hommes et des femmes qui portent tous l'uniforme jaune...
Suite au prochain épisode, le mercredi 27 février 2019… 

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