Le Débrancheur. Épisode 5 : La bataille de Quiberon


Épisode 5 : La bataille de Quiberon


 Source de l’image : www.histoire-image.org

Au cours des recherches sur les ancêtres de mes débranchées, j’ai constaté que l’une d’elles, Héliette de T. descend de Vincent de T.. Je me suis donc plongée dans sa bio, et j’ai appris qu’en tant que membre de l’Association bretonne, ce Vincent  a fait partie de l’Armée des Royalistes, qui luttait pour le rétablissement de la Monarchie contre les Républicains. Il a été tué lors de l’opération du débarquement des émigrés à Quiberon.  Ensuite, voilà que je suis tombée sur la quatrième Ode et Ballade écrite par Victor Hugo, sur la bataille qui s’est déroulée sur la presqu'île de Quiberon, au Fort de Penthièvre entre l’armée des émigrés, appuyé par les Anglais et les Républicains, emmenés par le général Hoche.
Je recopie le passage qui correspond précisément à Quiberon :

Titre : Quiberon

Poète : Victor Hugo (1802-1885)


II.

Quiberon vit jadis, sur son bord solitaire, 
Des français assaillis s'apprêter à mourir, 
Puis, devant les deux chefs, l'airain fumant se taire, 
Et les rangs désarmés s'ouvrir. 
Pour sauver ses soldats l'un d'eux offrit sa tête ; 
L'autre accepta cette conquête, 
De leur traité gage inhumain ; 
Et nul guerrier ne crut sa promesse frivole, 
Car devant les drapeaux, témoins de leur parole, 
Tous deux s'étaient donné la main !

La phalange fidèle alors livra ses armes. 
Ils marchaient ; une armée environnait leurs pas, 
Et le peuple accourait, en répandant des larmes, 
Voir ces preux, sauvés du trépas. 
Ils foulaient en vaincus les champs de leurs ancêtres ; 
Ce fut un vieux temple, sans prêtres, 
Qui reçut ces vengeurs des rois ; 
Mais l'humble autel manquait à la pieuse enceinte, 
Et, pour se consoler, dans cette prison sainte, 
Leurs yeux en vain cherchaient la croix.


Les émigrés ont été vaincus à Quiberon, et le général Hoche, déclaré vainqueur, a maintenant sa statue sur la place du même nom à Quiberon.
Qui poursuivrait les descendants des Royaliste ? Car mes recherches ont prouvé que les débranchées ont tous des ancêtres qui ont combattu la Révolution française.
Pour une nouvelle, voilà une nouvelle.
Voilà le résultat du travail effectué par Inès, c'est important, donc elle  pense qu’elle doit faire part de ses informations à Dominique Vétoldi, qu’elle rencontre tout à l’heure. En effet, le commissaire a prévu une réunion de mise au point de son enquête en cours.
Quelle heure est-il ? Dix heures vingt-cinq, il arrive dans cinq minutes. Inès range rapidement sa table de travail, imprime le topo qu’elle vient de terminer à propos des points qui communs à tous les débranchés.
À dix heures trente exactement, Dominique Vétoldi entre dans le bureau, sans frapper.
   Bonjour Miss Inès, comment va ?
 Bien, Mons… Elle s’arrête à temps, se rappelant que Dominique Vétoldi ne supporte pas qu’elle l’appelle autrement que par son prénom, elle reprend :
   Bonjour Dominique, et pour vous, tout se passe bien ?
— Oui, mon enquête suit son cours, mais ce matin, nous n’avons pas prévu de parler de mon enquête, nous sommes ensemble pour ton enquête, je t’écoute.
Inès résume les constatations qu’elle a faites et elle insiste  sur sa découverte essentielle à propos des familles des débranchées. Vétoldi sourit et remarque :
— Ça, c’est amusant, voilà quelque chose à se mettre sous la dent. Maintenant, il faut réfléchir. Pour quelles raisons le tueur s’attaqueraient-ils à des descendants des Chouans ? L’idée qui me vient à l’esprit et que tu as certainement eue, toi aussi, serait qu’il venge un de ses ancêtres. Nous sommes en 2019, rappelle-moi la date des principales batailles ?
 — J’ai porté mes recherches plus précisément sur l’ancêtre de la dernière débranchée, Héliette de T., son ancêtre a mené la bataille des émigrés, appuyé par les Anglais, à Quiberon, au fort de Penthièvre. Il a perdu et il a été tué. Cette bataille dite, L'expédition de Quiberon ou le débarquement des émigrés à Quiberon est une opération militaire de contre-révolution qui a démarré le 23 juin 1795 et a été définitivement repoussée le 21 juillet 1795
— Notre assassin nourrirait une haine contre les Chouans, ou contre les Anglais. C’est un peu tiré par les cheveux, ton affaire. Quels sont les autres critères que tu as remarqués entre les débranchés ?
— Ce sont toutes des femmes, la plus jeune a vingt ans, c’est la petite Héliette de T., la dernière des agressées, la plus âgée a trente-sept ans.
— Bien, tu as d’autres points communs ?
— Non, pour le moment, je n’en ai pas trouvés, il me semblait que femme et descendante d’ancêtres issus de la guerre de Vendée et de Bretagne pouvaient suffire.
— Ce sur quoi il faudrait mettre le doigt et qui me semble primordial, serait l’objectif poursuivi par le tueur, si toutefois on peut l’étiqueter ainsi, car ses agressions ne tuent pas ses victimes à chaque fois. Serait-il un adepte effréné des révolutionnaires, voulant ainsi rendre hommage à ceux qui ont imposé la Révolution française ? Serait-il un défenseur de l’euthanasie ? On parle beaucoup de cette question en ce moment, un esprit perturbé pourrait se laisser influencer. Un acharné de la lutte contre le déficit de la Sécurité sociale ?
     Je n’ai actuellement aucune idée de l’objectif de l’agresseur et je ne vois pas comment j pourrais le trouver car je ne suis pas dans sa tête.
— Effectivement, tu n’es pas dans sa tête. Nous pourrions faire appel à une profileuse que je connais et qui est bonne à ce petit jeu des devinettes. Elle pourrait nous aider à dresser le profil du tueur. Inès, nous devons faire vite et arrêter cet individu. La Ministre de la Santé m’a encore joint hier soir, elle me presse pour que j’obtienne des résultats ; des familles de débranchés ont demandé à ce que la police monte la garde autour de leurs malades, mais c’est impossible de mobiliser les forces de l’ordre toutes les nuits auprès de 17OO personnes, car c’est le chiffre des branchés actuellement hospitalisés en France.
— Un peu moins, maintenant que nous savons qu’il ne s’en prend qu’aux femmes. D’ailleurs, on pourrait les comptabiliser. J’avais pensé les répertorier avec mes critères, femmes et descendantes de célèbres Royalistes, et ordonner à tous les hôpitaux concernés de disposer une caméra enregistrant les déplacements et mouvements autour des femmes concernées.
— Oui, c’est une bonne idée, mais ça n’empêche que je vais faire appel à ma profileuse référée pour tenter d’y voir plus clair.
— Je pourrais la mettre au parfum de ce que j’ai appris ?
— Non, je pense qu’il faudra la laisser travailler comme elle l’entend et lui transmettre seulement les faits irréfutables, c’est à dire, les personnes agressées, les lieux où ces attaques ont eu lieu, l’âge des victimes et leur état physique.
 Peut-être pourrait-on ajouter les circonstances de l’accident qui a provoqué leur coma ?
— Oui, c’est une bonne idée, vous vous êtes penchez sur cette question ?
— À vrai dire, non pas encore, je viens tout juste d’avoir cette idée.  OK, faites cette recherche, elle me semble très intéressante, on peut éventuellement ajouter un critère à ceux que vous avez définis.
— Eh bien, nous allons nous arrêter là pour aujourd’hui. Dans combien de temps pensez-vous avoir terminé sur ce nouveau critère ?
— J’espère en finir ce soir à condition de ne pas avoir trop de problèmes pour joindre les services concernés. Je vais envoyer un mail général puis les joindre par téléphone si je n’obtiens pas de réponse ce soir.
— D’accord, et de mon côté, je préviens la profileuse, une petite réunion, demain dans l’après-midi, ça vous irait ?
— Oui, bien sûr.
— Alors, c’est parfait, je file, j’ai un rendez-vous pour engranger une nouvelle affaire. À plus !
   À plus tard, Dominique.
Les murs du bureau tremblent quand la porte se rabat brutalement, Inès sursaute, elle déteste  ce système de fermeture automatique et elle a bien l’intention de démonter le mécanisme…Bon, mais dans l’immédiat, elle a cette priorité, faire le tour des hôpitaux pour connaître les causes des comas. Elle commence par les cas dont elle a le dossier, c’est à dire les cas des femmes réellement agressées par le tueur. Elle a décidé de l’appeler le tueur car même si les victimes ne meurent pas toutes, l’intention du tueur est bien de mettre fin au peu de vie qu’il leur reste…
La suite au Prochain épisode…

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