FEUILLETON : LE FOU DU 22, ÉPISODE 1

 

Immeuble où habite le fou du 22... Imaginaire...



ÉPISODE 1 : 

EMMÉNAGEMENT À… DANS UNE COMMUNE PROCHE DE NEUILLY SUR SEINE


       Après avoir été persécutée, dans un grand immeuble de Neuilly, par une voisine qui prétendait que mes chats dérangeaient la vie de notre immeuble, je vous laisse imaginer mon bonheur quand enfin, j’ai trouvé l’appartement de mes rêves dans une banlieue proche. 

Il se caractérisait par les points suivants et chacun de ces points étaient à mes yeux, une qualité : 

- Il se trouvait au sein d’une petite copropriété composée de cinq appartements.

- Situé au rez-de-chaussée, il possédait un jardin dont je ne doutais pas que je le rendrais très vite enchanteur 

- Ses trois pièces correspondaient à mes besoins, son salon intégrait un coin cuisine bien séparé par une demi-cloison de bois ; d’ailleurs le bois était présent partout : la grande bibliothèque, le bois sur les murs de la salle de douche…

 Le jour où je suis arrivée, j’ai été accueillie par le charmant propriétaire du cinquième étage, un homme d’un âge certain, très aimable et qui se présentait comme le maître des lieux, désirant faciliter la vie de chacun. Il tenait les comptes, surveillait les travaux, bref, il était le copropriétaire dont tout le monde rêve. Il portait, accroché à sa ceinture, un trousseau de clés impressionnant comme signe distinctif de ses hautes fonctions. 

Trois jours après m’être installée, j’invitais mes voisins, ils vinrent tous et je les découvris.

Le couple du premier étage était discret, ils sont venus avec une plante : Elle, Madeleine, m’a dit ne me tendant le pot : J’ai pensé que vous pourriez le replanter et qu’ainsi tous, nous pourrions en profiter. Son mari, Artur, s’est contenté de m’adresser un joli sourire, accompagné de son regard aux yeux rétrécis et je me suis tout de suite dit : Oh là, j’aurai intérêt à me garer… 

Le propriétaire du deuxième étage, Martin de…, un célibataire retraité qui arborait des lunettes aux verres si épais que je n’ai pas pu deviner la couleur de ses yeux, et qui pour me saluer, a plongé en avant sur la main que je lui tendais. J’eus droit ainsi au dépôt de sa salive sur le dos de ma main…

Au troisième étage, un ménage à trois ou du moins, c’est ainsi qu’ils me sont apparus, Corinne, Mathilde et Alexandre. C’est lui qui m’a donné le cadeau de bienvenue du trio, un gros vase rempli de bonbons multicolores. 

Au quatrième étage, un couple de quadragénaires et leurs deux enfants d’une dizaine d’années. Les deux jeunes m’ont dit bonjour, puis ils sont remontés précipitamment chez eux. Les parents ont tenu à les excuser : Nous vous demandons de les excuser, nous les avons arrachés à leur série préférée, vous comprendrez que nous les laissions y retourner…

J’ai balbutié : Bien sûr, ce n’est pas drôle pour eux d’accueillir une nouvelle voisine. 

Audrey a tout de suite rétorqué : Oh mais non, nous sommes très heureux de vous voir arriver, vous remplacez un vieux barbon très désagréable, toujours en train de se plaindre des enfants à chaque fois qu’ils descendaient jouer dans la cour… Son compagnon, Jérôme, a hoché la tête pour l’approuver. 

Je les ai tous regardés et j’ai constaté :

— Il me semble que nous sommes au complet !

Je me suis adressé à mon fils :

— Bertrand, tu veux bien ouvrir les bouteilles de champagne ?

Bertrand s’est exécuté et moi j’ai commencé à passer les plateaux des mignardises que j’avais préparés et j’ai distribué en même temps des serviettes en papier. 

Les remarques ont fusé : J’admire, vous avez fait vite, vous voilà installée, je n’aperçois aucun carton ! Comment avez-vous fait ? Moi, il m’a fallu au moins trois semaines pour 

sortir mes affaires et leur trouver une place. 

Les observations étaient toutes positives, je me régalais et me félicitais de me retrouver au sein d’une copropriété aussi accueillante… 

Nous avons passé ensemble une bonne heure et ils se sont tous retirés avant d’être opportuns… 

Une fois la porte refermée derrière le dernier visiteur, j’ai dit à mon fils :

— Comme j’ai de la chance ! Ils sont absolument charmants ! 

Mon fils a eu une moue prémonitoire : 

— Hum, à ta place, je resterai sur mes gardes, j’ai pu voir que les gens du troisième n’avaient pas l’air au mieux avec le vieux du cinquième…

Un peu agacé qu’il me tirât de ma félicité, j’ai répondu : 

— Bertrand, tu vois tout en noir. Ils s’entendent très bien ! 

Il n’a pas insisté et je n’ai compris ses propos que plus tard… 

 

 

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