Les amants auraient-ils assassiné le mari gênant ?
Vendredi 26 janvier 2018
Épisode 20 : Les amants auraient-ils assassiné
le mari gênant ?
Fort de ce qu’il
avait appris par son copain Sandro, Dominique Vétoldi décida de
revoir Céleste d’Arborville, il voulait savoir si oui ou non, elle était au
courant des agissements pour le moins inquiétants de son grand-père, lequel
expédiait des lettres de chantage depuis la Corse, à Hugues d’Arborville. Pour être en mesure de lui en parler, il
allait devoir abandonner son habit d’ethnologue pour revêtir celui de
détective. FXF ne voulait pas qu’il abandonne sa mission, il était d’accord, mais à
la condition d’enquêter en tant que détective. Il appela la veuve et l’obtint
tout de suite, elle reconnut sa voix et il n’eut pas le temps de modifier son
identité :
– Ah c’est vous
Monsieur Morin, excusez-moi, je suis à la sortie de l’école, vous pourriez me
rappeler d’ici une heure ? Les enfants auront goûté et j’aurai un moment
de calme.
– C’est d’accord,
à tout à l’heure.
– Merci, à tout à l’heure.
Dominique Vétoldi
reposa son téléphone sur son bureau. Il pianota avec ses doigts puis d’un
mouvement décidé, il reprit son téléphone et appela Jean-Charles de Normandie,
il voulait en avoir le cœur net, que faisait-il chez la veuve, hier, tard dans
la soirée ? Bien sûr, il aurait préféré se retrouver en face de lui mais
c’était difficile car l’Assemblée était encore quasi déserte, la session
n’ayant commencé qu’en début de semaine et visiblement les députés n’en avaient
pas tiré la conséquence…Pourtant, Vétoldi après avoir regardé quel était le
projet en discussion ne l’avait pas trouvé inintéressant, il s’agissait du projet de loi pour un État au service
d’une société de confiance. Hum…
Quelle ambition, restaurer la confiance dans l’État n’était pas une mince
gageure.
– Vous disiez ?
Vétoldi
se mordit les lèvres, sans s’en apercevoir, il venait de s’exprimer à voix
haute et maintenant, voilà que JCDN lui posait cette question…
– Non, désolé, rien, je parlais avec quelqu’un
dans mon bureau.
– Pourtant vous cherchiez à me joindre ?
– Oui,
excusez-moi, cette personne est passée alors que j’étais en train de
vous appeler. Oui, je souhaite vous parler de vive voix, c’est possible ?
– Aujourd’hui ?
– Oui, aujourd’hui.
– Une minute, je consulte mon agenda. Non, désolé,
c’est bien ce que je pensais, je ne repasse pas à Paris aujourd’hui, je vais
même terminer tard mes consultations à mon cabinet.
– Et vous vous rendrez peut-être ensuite à
Fontenay le Comte ?
– Non, pour quelle raison voulez-vous que je m’y
rende ?
– Vous y étiez hier soir.
– Ça alors, vous
m’espionnez ? J’ignorais que les ethnologues menaient des enquêtes
policières.
– Oui
par moments, mon travail ressemble beaucoup à celui d’un commissaire.
– Je n’ai rien à cacher, je suis le parrain du
petit dernier d’Hugues et c’était son anniversaire. C’est la raison pour
laquelle je me suis rendu chez sa mère. Cela vous suffit-il comme
explication. ?
– Oui,
tout à fait. Néanmoins, je constate que vous êtes très proche de Madame
d’Arborville ?
– Oui, je la soigne et je soigne aussi ses
enfants comme je soignais son mari d’ailleurs.
– Mais
maintenant qu’il est mort, vous n’avez pas de scrupule à continuer à être son
médecin ?
– A être le médecin d’un mort… Vous avez le sens
de l’humour Monsieur Morin ! Bon, trêve de plaisanterie, que voulez-vous
savoir ? Si nous sommes amants ? La question et la réponse
entrent-elles dans votre enquête ethnologique ? Eh bien, oui, nous sommes
amants et depuis longtemps, d’ailleurs, je ne pense pas être seulement le
parrain du dernier enfant d’Hugues, je pense être aussi son père. Voilà, c’est
dit, je préfère vous le dire moi-même plutôt que vous ne l’appreniez par la
bande.
– Vous n’avez pas peur d’être soupçonné de
meurtre ?
– Ah,
ah, ah… Elle est bien bonne celle-là ! Moi, meurtrier d’Hugues ? Ce
n’est pas parce que je couche avec sa femme que sa mort m’arrange et d’ailleurs,
nous n’avons pas couché ensemble depuis la disparition d’Hugues parce que nous
n’en avons pas envie ni l’un ni l’autre. Ça doit vous paraître étrange,
non ? Un amant qui, une fois le mari disparu, ne poursuit pas son aventure
amoureuse mais qui au contraire, l’interrompt ? Bon, allez Monsieur Morin,
mes patients s’agitent dans la salle d’attente, je me dois d’être à leur
service, au moins pour les jours où je ne suis pas à l’Assemblée, il faut que
j’y retourne. A bientôt, en espérant vous revoir quand vous aurez mis la main
sur l’assassin d’Hugues.
Vétoldi
fronça les sourcils. Qu’est-ce que ces derniers mots signifiaient ? L’ayant
enregistrée, ii réécouta l’entièreté de la conversation qu’il venait d’avoir,
le docteur de Normandie connaissait-il sa véritable identité ? On était
tenté de le croire au vu de ses remarques. Et puis après tout, quelle
importance, puisque justement il avait l’intention d’avouer à Madame d’Arborville
qu’il était non pas ethnologue mais détective et que le président de
l’Assemblée l’avait chargé d’élucider le mystère du meurtre de son mari.
Il
jeta un coup d’œil à sa montre, encore un quart d’heure avant d’appeler
Céleste. Il sourit, c’était complet, voilà que maintenant quand il pensait à
elle, il l’appelait par son prénom… oui, mais ça, ce n’était pas de sa faute,
c’était celle de Babar, le héros de son enfance… Babar avait pour femme Céleste
et ils avaient beaucoup d’enfants, des petits éléphants…
A
suivre… Rendez-vous le vendredi 2 février 2018…
Information importante pour les lecteurs de Meurtre
à l’Assemblée !
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Il faut se dépêcher de lire les précédents chapitres, car on approche de la fin. Les suspects commencent à se dévoiler et le mobile aussi ... mais un coup de théâtre est toujours possible !
RépondreSupprimerIl y a cette affaire de meurtre, bien sûr, mais il y a aussi, mine de rien, toutes sortes d'informations sur la vie quotidienne à l'assemblée, en séance, dans les foyers, les salons, les circonscriptions ... On découvre, si on ne le savait déjà, que nos députés ont certes une activité très prenante, mais qu'ils peuvent aussi connaître quelques ""petites turpitudes" bien représentatives de celles des Français en général !