Episode 21 : Serait-ce la fin de la mission à l’Assemblée du
commissaire Vétoldi ? En tout cas, c’est la fin de la mission de
l’ethnologue Nathan Morin.
– Et merde !
Dominique Vétoldi laissa retomber le
message que venait de lui remettre l’huissier de l’étage. Le commandant Grassiard
lui intimait l’ordre de venir dans son bureau dès qu’il réapparaîtrait à
l’Assemblée… Et lui qui attendait d’une minute à l’autre, le coup de fil de son ami Sandro depuis
la Corse. En effet, il lui avait transmis le nom du charcutier qui livrait le
saucisson spécial à la buvette parlementaire et destiné exclusivement à Hugues
d’Arborville et Sandro devait le rappeler lorsqu‘il aurait rencontré le
charcutier et discuté avec lui.
Vétoldi se rendit à contrecœur dans le
bureau du commandant Grassiard, il n’avait pas d’autre choix, que de plier
depuis son entrevue avec FXF, le président de l’Assemblée, et en outre, il se
souvenait parfaitement que le commandant s’était engagé à enquêter sur la
manière dont le saucisson avait pu
être empoisonné et par là même lui avait demandé de limiter son enquête à l’Assemblée
– Ah vous voilà, cher ami, merci d’être
venu aussi vite. Bien, asseyez-vous, je vous en prie. Je crois que nous
arrivons au bout de nos efforts. Comme vous le savez déjà, Hugues d’Arborville
est décédé après avoir ingéré une dose mortelle de poudre de laurier préalablement
introduit dans le saucisson qu’il avait coutume de consommer. Compte tenu de la
nature du poison, et maintenant que nous sommes certains que c’est
effectivement ce poison qui l’a tué, il s’avère impossible que quiconque à l’Assemblée
ait pu placer ce poison à l’intérieur du saucisson avant que le sandwich ne soit
servi à d’Arborville ; ce qui a pour conséquence que le saucisson a été nécessairement
contaminé lors de sa fabrication. J’ai demandé au maître d’hôtel de la buvette
qui gère les commandes de me fournir le nom de l’entreprise de charcuterie qui
fabrique ce saucisson et tenez-vous bien, il est Corse ! Ah, ça ne
m’étonne pas, avec ces gaillards-là, il faut s’attendre à tout ! Par
ailleurs, c’est une bonne nouvelle, puisqu’elle exonère de tout soupçon, les
députés de l’Assemblée et à partir de maintenant, il va me falloir enquêter en
Corse. Et vous, mon cher, où en êtes-vous ?
– Eh bien, j’en étais arrivé au même
point que vous. La Corse et le Corses, mais il reste à établir lesquels sont
impliqués dans l’assassinat de d’Arborville. Perso, je ne crois pas aux
indépendantistes, ils n’ont pas besoin de ce genre de publicité, ils ont gagné
les élections et ce sont eux qui gèrent la Corse. Ils n’auraient qu’à perdre en
se lançant dans une affaire de ce genre
– Votre point de vue m’étonne, et il
m’étonne d’autant plus que je connais la façon dont votre père est mort.
Dominique Vétoldi blêmit, la gorge
sèche, il chercha quoi rétorquer au commandant qui vient de lui rappeler la
part horrible de son passé, mais il se contente de dire d’une voix
étranglée par l’émotion :
– Comment le savez-vous ?
– C’est mon travail de savoir à qui
j’ai affaire quand quiconque entre dans ce lieu prestigieux de la République
dont je dois assurer la sécurité.
Dominique Vétoldi déglutit encore une
fois, car comme à chaque fois qu’il pense à la mort de son père ou que
quelqu’un y fait allusion, il se revoit à sept ans, lors de l’enterrement *. Il
se décide à revenir à l’affaire qui leur est commune :
– Je vous ai fait part l’autre jour de
l’ascendance Corse de l’épouse du député assassiné, j’ai alerté un de mes amis pour
qu’il en apprenne davantage sur cette famille, et j’attends son appel.
– C’est moi qui vais m’occuper de ce
volant de l’affaire. Vous êtes vous-même Corse, vous ne pouvez pas agir les
mains libres. A partir de maintenant, vous êtes relevé de votre mission. J’en
ai convenu avec le président de l’Assemblée. Je tiens à vous remercier pour la
qualité de votre travail, votre chèque vous attend au bureau du président.
Votre badge d’accès à l’Assemblée sera désactivé à partir de demain.
Dominique Vétoldi s’attendait à tout
sauf à être congédié de façon aussi sèche, il tenta :
– Vous êtes certain de pouvoir vous
passer de moi ? J’ai de solides connexions corses et il m’est beaucoup
plus facile à moi qu’à vous d’obtenir des infos.
– L’affaire est très simple dorénavant,
dés que j’aurai obtenu le nom de la charcuterie, j’enverrai un émissaire
questionner le patron charcutier. Il ne peut s’agir que d’une vengeance d’un
ancien employé licencié à moins que ce ne soit la conséquence d’un impôt
indépendantiste non réglé. Bref, la vérité va éclater très rapidement. Bien,
commissaire Vétoldi, heureux de vous avoir rencontré, je vous souhaite d’être
rapidement investi d’une nouvelle mission et de la mener à bien. J’espère ne
pas avoir à vous croiser à une autre occasion, du moins, dans les murs de cette
haute institution. Au revoir commissaire.
– Au revoir commandant Grassiard.
Dominique Vétoldi reprit le chemin de
son bureau, et une fois arrivé, il s’apprêta à rassembler ses affaires afin de
préparer son départ définitif de l’Assemblée.
* Le père de Dominique Vétoldi était gendarme, il a été assassiné
en Corse. Le meurtrier n’a jamais été retrouvé. C’est la mort de son père,
alors qu’il n’était âgé que de sept ans, qui a déterminé son choix d’entrer
dans la police. Après un paquet d’années au Quai de Orfèvres, et à la suite
d’un différend avec son patron, Dominique Vétoldi a ouvert son cabinet de
détective privé à deux pas de son ancien bureau.
A suivre : Rendez-vous le vendredi 9 février pour l’épisode
22 !
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La
grosse qui mangeait des bonbons---Un Fric-Frac peu catholik
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Le meurtrier (ou la meurtrière, et ce n'est pas pour sacrifier à la mode genrée!) ? le mobile ? On s'en fait une idée, pas plus. Mais l'arme du crime, pas d'hésitation: c'est un saucisson. Je précise: un saucisson corse, et même un saucisson corse empoisonné.
RépondreSupprimerC'est rare; ce qui l'est moins, ce sont les corses plus ou moins impliqués dans l'affaire.
À commencer par le commissaire Vétoldi qui vient de sortir de l'enquête, bredouille et par la petite porte.
Vétoldi hors course? Impossible à croire. Attendons nous plutôt à le voir revenir par la grande porte et triomphant ... après avoir réussi à faire parler le saucisson !