Épisode 17 : Casse-tête autour du make-salad !
Vendredi 17 août 2018 :
Épisode
17 : Casse-tête autour du make-salad !
La semaine dernière, avant que Maeata ne quitte l’agence, les consommateurs
avaient envoyé leur réponse au questionnaire et ils avaient choisi à une large
majorité le nom Salad’toy pour le
saladier automatique.
Mais les testeurs avaient proposé plein d’autres
idées qui l’avaient laissée dubitative : Get your new salad, Ready salad-toy, Automatic cook-salad…
Devant l’abondance des idées, Maeata avait laissé de
côté le problème du nom et s’était branchée toute la semaine sur la campagne de
publicité à mettre en place pour lancer cet objet afin qu’il apparaisse comme
indispensable dans la panoplie de l’individu ménager moderne.
La veille, alors qu’ils déjeunaient ensemble sur le
toit terrasse de l’agence, Vic’, le cidéaste, et Maeata avaient eu une
discussion autour du trait principal qui devait ressortir dans la présentation
de l’objet. Vic’ n’était pas persuadé que l’objet soit indispensable et dés la
semaine précédente, il l’avait indiqué à Maeata, mais celle-ci trouvait le make-salad génial et innovant et elle n’en
démordait pas. Chaque foyer se devait de posséder cet aide génial ! Elle
voulait aussi trouver un nouvel argument pour que cet ustensile puisse être
considéré comme un ustensile pouvant être utilisé toute l’année et pas
seulement pendant la saison chaude. Du stade amusant, original, nouveau, avant-gardiste, il devait atteindre le
stade indispensable !
Les salades étaient à la mode, la saison chaude
allongeait d’année en année. On ne parlait plus de saison froide mais de saison
tempérée. Les pénuries d’eau que Maeata avait connues dans sa petite enfance
n’étaient plus qu’un lointain souvenir. Non seulement, la totalité des eaux
usées étaient traitées depuis des lustres, mais on avait découvert le moyen de
provoquer la pluie. Du coup, les migrations climatiques avaient cessé et depuis
dix ans, les guerres aussi ; en fait, la paix avait gagné la guerre, pas
seulement à cause des solutions trouvées face au réchauffement de la terre, mais
parce que la peur avait saisi l’ensemble des terriens devant la menace d’invasion de la terre par
les extra-terriens. La menace avait été signalée par les Martiens, une colonie
humaine qui s’était établie sur la planète Mars en 2025 et qui avait depuis lors,
fait prospérer cette planète. En 2040, des chercheurs Martiens avaient capté des conversations émanant d’un
autre système planétaire que le nôtre. Ils avaient mis un peu de temps à les
traduire mais ils y étaient parvenus deux ans plus tard et avaient prévenu
l’instance internationale de la terre, l’Organisation des Nations Unies. L’ONU
avait à son tour, demandé à ses linguistes de vérifier qu’il ne s’agissait pas
d’une blague de mauvais goût, initiée par un Martien qui regrettait sa vie sur
terre, ou qui aurait voulu se venger… Les relations entre la terre et Mars
s’avéraient parfois compliquées…
Devant la menace d’une attaque d’une planète
appartenant à un autre système que le système solaire, les pays avaient signé
un pacte de non-agression mutuelle et ils avaient peu à peu constitué une armée
terrienne, munie de moyens tels que les terriens se pensaient invincibles, ce
qui ne pourrait être prouvé qu’en cas de guerre galaxique. Mieux valait ne pas
trop y penser… L’esprit de Maeata s’était envolé bien loin de son make-salad, elle
revint sur sa planète et dans l’open-space. Autour d’elle, chacun était
concentré sur son ordinateur. Elle envoya une simulation de campagne autour de
l’idée suivante : la salade du futur
qui plairait aussi aux exo-planétériens. Un quart d’heure plus tard, la
liste des arguments de la campagne s’affichait sur l’écran dans l’ordre de leur
relation avec un plan marketing.
À bas les pilules,
vive le frais !
Votre make-salad sait
tout faire !
Du frigo au repas,
votre salade de rêve ! …
Elle s’arrêta devant cette proposition, oui, elle
n’y avait pas pensé, mais le frigo pouvait délivrer de façon automatique les
ingrédients nécessaires à la préparation de la salade. Il fallait vérifier que
la make-salad pouvait être connectée avec le frigo. C’était le cas. Non seulement
la make-salad était connectée avec le service de commande alimentaire mais il l’était
aussi avec le frigo. Conclusion, la salade pouvait être préparée en quelques
secondes et entièrement en dehors de toute intervention humaine…
Maeata avait trouvé un nouvel argument et il
devait apparaître impérativement dans sa campagne de lancement. Tout ce qui
permettait de simplifier l’alimentation des consommateurs tout en préservant sa
qualité gustative, était à mettre en avant et dans le cas de la make-salad,
c’était le cas. Non seulement elle était connectée de tous les côtés, en amont
et en aval, mais elle effectuait la préparation du plat. Elle savait tout
faire. Il lui fallait ajouter cette qualité, par exemple en incluant le mot, All, dans son nom.
Make-all-salad ? À moins d’utiliser le
mot, Automatic ? Automatic-make-salad ? Maeata avait
la tête au bord de l’éclatement ; à seize heures, elle vérifia sa dateline,
elle disposait encore de trois jours.
Eh bien, elle allait quitter le bureau plus tôt,
plus rien de bon ne sortirait de son cerveau, elle aurait peut-être une idée résolutive
pendant le week-end. Il ne lui fallut que trois minutes pour s’enfuir.
Elle se retrouva sur la partie piétonne de la rue, elle
avait besoin de marcher pour s’éclaircir la tête. À peine avait-elle fait
quelques pas qu’elle entendit un homme lui adresser la parole :
– Alors beauté, on est de sortie ?
Elle se retourna et sourit, elle reconnaissait l’homme
avec lequel elle avait échangé des propos sur les bienfaits de la marche à pied
quelques semaines plus tôt mais cette fois, il ajouta :
– Qu’est-ce que vous diriez si on allait boire un
verre en bord de Seine ?
Elle s’entendit acquiescer alors même qu’elle n’avait
pas pris le temps de peser les conséquences…
À suivre… Prochain épisode le vendredi 24 août
2018…
Commentaires
Enregistrer un commentaire