ÉPISODE 8: HORREUR: UN NOUVEAU DÉBRANCHÉ... À BELLE-ILE
Épisode 8 : Horreur ! Un débranché à Belle-Ile !
Hélicoptère de la Sécurité civile du Morbihan
— Ah non ! Quelle horreur !
Inès
n’a pu retenir ses mots. Elle vient de lire la dépêche de l’AFP, qui est tombée
sur l’ensemble des sites d’information. D’ici quelques secondes, tout Internet
sera embouteillé par cette nouvelle horrible, un nouveau débranchement a été
commis au cours de la dernière nuit, celle qui vient tout juste de s’écouler.
Aucune
des ses consignes n’a été respectée ; elle avait pourtant envoyé des
instructions très détaillées à tous les services hospitaliers qui hébergeaient
des malades plongés dans le coma, mais voilà, un ou une petit-e malin-ligne n’a
pas appliqué le protocole qu’elle avait mis au point, à savoir : observer
le black-out total, la prévenir et attendre qu’elle se rende sur place pour
être la première personne à pénétrer dans la chambre du débranché, avant même
l’arrivée de l’équipe scientifique et technique de la gendarmerie ou de la
police. Cette fois, le crime a été perpétré à l’hôpital de Belle-Ile, un
comble ! Comment le ou la criminelle a–t-elle pu agir ? Dans une
structure aussi intime, où tout le monde se connaît, alors que ce n’est pas
encore la pleine saison et que les visiteurs doivent se compter sur les doigts
de la main ?
Inès
réfléchit, elle tente de se rasséréner, au fond, c’est peut-être une chance,
les recherches vont pouvoir se concentrer sur un très petit nombre de
personnes. Première démarche à faire, elle va se précipiter sur les lieux. Elle
n’a jamais mis les pieds sur cette île dont son commissaire parle avec des
éclats dans les yeux, car c’est son endroit préféré de vacances… quoique ce le
soit un peu moins depuis qu’il a été contraint d’y mener une enquête après un attentat
à la bombe[1].
Il
est huit heures, elle tape sa destination sur le site de la SoNaCheFe et
découvre avec stupeur que si elle choisissait ce mode de transport, elle
n’arriverait sur l’île que vers 18 heures… Impossible ! Elle doit être sur
place beaucoup plus vite. Que faire ? Sa main se crispe sur son téléphone,
elle n’a pas travaillé pour les services secrets pour rien, elle va demander à
un de ses copains pilotes s’il n’aurait pas la possibilité de la transporter en
Falcone. Elle connaît leur obligation d’effectuer un nombre d’heures de vol, et
avec un peu de chances, il la rédigera vers un collègue à lui qui pourrait lui
rendre ce service, tout en remplissant son carnet de vol.
—
Rob ? Salut ! C’est Inès, Inès Benloch.
—
Ouah, Inès ! Une revenante,
comment va ?
—
Bien, mais j’ai besoin de ton aide. Voici ce qui se passe.
Inès
explique sa situation et le problème posé. Au bout du fil, un blanc, Robert ne
répond pas, il finit par glisser :
—
Écoute, il faudrait, pour que ce soit possible de t’emmener, que tu obtiennes
un ordre du Ministre de la Défense, dont nous dépendons, c’est le seul moyen de
couper aux hiérarchies multiples qu’il faudrait franchir pour obtenir
l’autorisation.
Inès
suggère qu’un des pilotes pourrait avoir du retard dans son carnet
d’entraînement et il rétorque :
—
Je vois que tu n’es pas au courant des restrictions, nous en sommes réduits au
pain noir, tout est surveillé. Ah ça, les Ministres, eux, ne se privent pas
d’emprunter nos Falcone avec des pilotes mais nous, nous sommes surveillés et
aucun vol ne peut plus se faire sans l’aval de la hiérarchie. Le seul moyen est
l’ordre d’un politique et compte tenu de ce que je sais par les medias quant à
ton dossier actuel, tu devrais obtenir le feu vert ; contacte le cabinet
du Ministre de l’Intérieur qui répercutera sur son homologue de la Défense et
tu te retrouveras dans un Falcone d’ici deux heures. Bon, je t’abandonne, j’ai
du boulot. À plus, et ravi d’avoir entendu ta jolie voix. À bientôt Inès,
rappelle-moi depuis Belle-Île.
Il a raison, mais elle, Inès, ne peut
pas soulever les montagnes évoquées, seul, son commissaire a les moyens de
faire bouger les chose dans le bon sens. Elle l’appelle et le met au courant du
problème. Il sait déjà pour le crime de Belle-Île. Il lui répond :
—
Oui justement, j’étais sur le point de te joindre pour t’en parler. Je m’occupe
du déplacement, et plutôt qu’un Falcone, je vais viser un hélicoptère de la
sécurité civile, il y a moyen d’atterrir facilement sur l’héliport du SDIS[2],
à Belle-IIe, il faut en trouver un et cela devrait se résoudre avec le Ministère
de l’Intérieur. Je voudrais éviter de perturber les secours en leur empruntant
un appareil. Prends quelques affaires, et rends-toi sur la base de
Vélizy-Villacoublay, je t’y retrouverai, à bord d’un hélico de la Gendarmerie
d’ici deux heures.
Eh
bien voilà, son cher et efficace commissaire va tout arranger, ce sera finalement
beaucoup plus simple que de passer par les copains de son ancien Ministère… et
surtout plus régulier. En cas d’accident, il n’y aura pas d’anicroches, sauf
qu’en cas d’accident… Il n’y aurait guère de chance qu’elle soit mise en cause,
pour la bonne raison, qu’elle n’y survivrait pas. Et voilà qu’au détour d’une
mission de détective privée, la mort rôde à nouveau, la mort qu’elle a fuie en
quittant le Ministère de la Défense. Serait-elle condamnée à vivre avec cette
peur de mourir avant d’atteindre la vieillesse ?
La suite au prochain
épisode…
[1]
Voir Attentat à Belle-Île, 2019. https://www.librinova.com/librairie/susan-degeninville/attentat-a-belle-ile
En vente aussi à la librairie La Longue Vue, Le
Palais, Belle-Ile et à la Librairie Port-Maria à Quiberon.
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