LES ROSES - ÉPISODE 6 - LA VICTIME


 Photo de Avinash Singh Insplash


ÉPISODE 6 -

 

Madame Frette, gardienne de l’immeuble où habite et travaille Laurence Devieille, appelle le commissariat. Elle tombe sur un brigadier qui la connaît :

— Encore vous, Madame Frette, mais c’est à croire que vous êtes de mèche avec les montes en l’air !

— Non, cette fois, c’est pas pour un cambriolage que j’appelle. Je suis inquiète. Elle avait donné rendez-vous à quelqu’un et elle n’est pas chez elle. 

— Qui ça, elle ? quand bien même, on va pas se déranger, elle est en retard voilà tout.

— La psychologue, Madame Devieille. Venez faire un tour, je serai rassurée. Vous savez, elle reçoit parfois des patients bizarres, je m’inquiète. C’est pas le genre à donner des rendez-vous et à ne pas être là.

— Bon d’accord, je vous envoie quelqu’un.

Cinq minutes plus tard, deux policiers se présentent rue Blomet. Madame Frette est dans le hall à guetter leur arrivée, elle se précipite. 

— Merci d’être venus. Je vous y emmène, j’ai la clé.

Ils gagnent le quatrième étage et Madame Frette sonne une nouvelle fois sans succès. Elle enclenche la clé et ouvre la porte de l’appartement. Il est plongé dans le noir. Elle appelle :

— Madame Devieille, vous êtes là ?

Pas de réponse. Décidée à voir ce qui se passe, Madame Frette s’engage dans le salon, il est vide, les volets sont fermés, elle allume. Personne. Tout est bien en place, il n’y a pas la trace d’un passage malveillant. Elle continue sa visite suivie par les policiers.

La chambre est également vide et le lit n’est pas défait. 

— Elle a découché la p’tite dame, elle est chez son amant, vous nous avez fait déplacer pour rien ! 

Madame Frette s’obstine et elle ouvre la double porte qui conduit au bureau de la psychanalyste. En découvrant le spectacle, elle ouvre des yeux exorbités et lance à l’adresse du policier qui vient de s’exprimer :

— Vraiment, je vous ai fait déranger pour rien, eh bien, regardez vous-même, moi, je sors, je ne peux pas rester. C’est trop horrible !

La scène est terrifiante. Laurence Devieille est effondrée sur son bureau, ses cheveux épars sont maculés de sang. 

— Ne touche à rien, n’entre pas, il faut appeler la scientifique. 

— Non, mais dis donc, avant, il faut vérifier qu’on ne peut pas lui porter secours, elle n’est peut-être que blessée.

Ludovic Eglart s’approche de la psy, il enfile un gant et soulève la tête de la jeune femme. Sa gorge a été tranchée net, plus personne ne peut faire quoi que ce soit pour elle :

— Pauvre fille ! T’as raison, faut prévenir la scientifique. Tu le fais ? 

— Oui, OK.

En attendant les agents de la police technique et scientifique, les deux policiers protègent la scène de crime et ils sortent du bureau de la victime.

Une heure plus tard, les deux agents de la scientifique sont sur place et ils commencent leur investigation. Le médecin légiste est là lui aussi et il fait les premières constatations sur l’état de la victime et sur la cause apparente de la mort. Ensuite, le corps est embarqué pour l’institut médico-légal. Les deux policiers ont prévenu leur commissaire de la situation et un commissaire de la brigade criminelle intervient pour réunir les premiers indices. Madame Frette s’est réfugiée dans sa loge et elle a appelé son médecin traitant pour obtenir un arrêt maladie. Rien qu’à l’idée qu’un meurtre ait pu être commis dans l’immeuble où elle officie comme gardienne la rend malade. Elle persiste à penser que certains patients de la psychanalyste avaient des drôles de têtes…Interrogée par le commissaire chargé de l’enquête, Madame Frette a tout juste été capable de dire qu’elle avait été alertée par une jeune femme qui s’était inquiétée de l’absence de Laurence Devieille alors qu’elles avaient rendez-vous. 

— Avez-vous le nom de cette visiteuse ?

— Ma foi, non, pourquoi je lui aurais demandé ? Si je demandais à chaque patient de madame Devieille son nom, j’y passerais la journée ! 

Le commissaire serre les dents pour ne pas l’injurier. Qu’est-ce que c’est que cette histoire pourrie encore ? Une femme était là deux heures plus tôt et personne n’a son identité ? Mais c’est une histoire de fous. C’est un témoin, cette visiteuse mystère et il faut la retrouver ! Il décide d’envoyer un avis aux médias pour qu’elle se présente le plus rapidement possible.  

Meurtre au 91 de la rue Blomet, prière à toute personne possédant une information d’apporter son témoignage au numéro suivant :

Ali Aghilas, commissaire de la BC de Paris, une fois faites les premières constatations, et après avoir assisté à l’examen liminaire effectué par le légiste, embarque avec lui les dossiers des patients de la psychanalyste, il va demander à un de ses adjoints de les passer au peigne fin, c’est-à-dire de les confronter aux différents fichiers de la police. Il reviendra ensuite très rapidement sur place, au 91 rue Blomet pour interroger les voisins et terminer l’enquête de terrain…

Il revient rue du Bastion, un peu secoué. En arrivant à son bureau, il convoque ses deux adjoints et leur confie la recherche sur les patients et il a ce commentaire :

— Faites le maximum, elle avait l’air d’être une femme plutôt sympathique et je pense qu’elle était jolie… 

Auguste Bertin secoue la tête, comme si cette allusion à la beauté de la morte était déplacée. Il répond :

—  Pauvre fille, ça lui fait une belle jambe. C’est peut-être parce qu’elle était belle qu’elle a été assassinée.

— Possible… J’ai lancé un appel à témoins parce que c’est une jeune femme qui avait rendez-vous avec elle qui a prévenu la gardienne de l’immeuble. La gardienne a prévenu la police. C’est comme ça que la victime a été découverte sauvagement assassinée. D’après le légiste, le meurtre était tout frais. Il devrait préciser l’heure après l’examen des viscères. 

 

 

  

 

 

 

 

—  Bon, mettez-vous au boulot et tenez-moi au courant au cas où vous dégottez un truc intéressant.

— OK.

Ali Aghilas retourne sur les lieux, accompagné de Louis Sauvagnac, un jeune entré depuis très peu de temps à la brigade criminelle…

À Suivre… Prochain épisode le Dimanche 16 Mai…  

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