94 ROSES : ÉPISODE 21 : ENTRETIEN AVEC LA MÈRE DE LA VICTIME

 

Photo libre de droits, de YamaBSM, Pixabay, 2021


ÉPISODE 21 : ENTRETIEN AVEC LA MÈRE DE LA VICTIME

 

Photo libre de droits, de YamaBSM, Pixabay, 2021

 

Quatre heures après son appel au commissaire Vétoldi, Inès Benlloch reçut le mail du commissaire Vétoldi qui indiquait ce qu’il avait trouvé sur Geneviève Devieille, la mère de la victime.

 

Bonjour Inès, j’ai pu avoir très vite des informations précises à propos de Madame Devieille mère, à cause d’un incident grave qui a provoqué l’intervention de police-secours. J’ai sorti la fiche qui concerne cet incident.

Voici son contenu :

 

-  Devieille Geneviève, née le 16 août 1952 à Angers.

L’incident qui l’a fait connaître de la police est le suivant 

Le 30 novembre 2020, son chien, un doberman, a attaqué un passant et lui a arraché la main. Cette attaque s’est déroulée tout près de chez elle, sur le chemin des douaniers. 

À la suite de cette agression, le chien a été euthanasié. 

La victime, Sylvain Kervillan, un jeune homme qui a été arrêté à plusieurs reprises pour détention de drogues, a refusé l’accord amiable. Il a déposé plainte contre Madame Devieille. Le procès est en attente. Après son accident, il a bénéficié d’une greffe de la main au service spécialisé de la chirurgie de la main, à l’hôpital de Nantes. Il n’a pas récupéré l’entière mobilité de sa main. Le procès est en attente. 

Madame Devieille a été inculpée pour défaut de surveillance d’un chien potentiellement dangereux. Lors de sa déposition au commissariat, elle a déclaré que le jeune homme tenait sa casquette à la main et que son chien a voulu jouer avec, qu’il avait attrapé la casquette et que Sylvain Kervillan, au lieu de la lâcher, avait voulu résister et que c’est à ce moment-là que le chien lui a arraché la main pour avoir la casquette. 

Une enquête plus étendue sur Madame Devieille a été menée à cette occasion mais la police n’a rien relevé d’illégal. Elle mène une vie plutôt tranquille. Elle est connue honorablement dans son quartier et plus particulièrement par les promeneurs de chien, car elle fait avec le sien de longues promenades en sa compagnie. Elle a remplacé le chien euthanasié par un chien de la même race. Madame Devieille lui met constamment une muselière car elle dit avoir été très choquée par l’agression commise par son premier chien. 

Ce qu’on sait par ailleurs au commissariat au sujet de cette femme : 

Elle s’est installée à Vannes il y a dix ans, peu après son remariage avec Raoul Cordonnier. Raoul Cordonnier est un boucher qui a réussi. Il a commencé à travailler très jeune avec son père qui avait une boucherie itinérante.  Il a ouvert sa première boucherie physique en centre-ville de Vannes, il y a vingt ans. Âgé maintenant de quarante-cinq ans, il est à la tête de quatre boucheries, dont une située dans le centre commercial du Carrefour. Les deux autres boucheries se trouvent à Auray et à Plouharnel. 

Madame Devieille était enseignante en anglais, elle a arrêté de travailler après son. deuxième mariage, son mari gagnant très bien sa vie. 

Deux informations pourraient expliquer la brouille entre la mère et la fille que tu as évoquée. 

1 - Des rumeurs laissent entendre qu’elle aurait connu son deuxième mari du temps de son premier mariage. La seule certitude que j’aie pour le moment est que son remariage a suivi de près le décès de son premier mari. 

2 - Le premier mari était un intellectuel, enseignant d’anglais à l’université catholique d’Angers. Ils se seraient connus alors qu’elle était son étudiante. Il était beaucoup plus âgé que Geneviève Devieille, en effet, il avait vingt-cinq ans de plus qu’elle alors que le deuxième a vingt-cinq ans de moins. 

 

Inès Benlloch sourit, effectivement, la mère de Laurence Devieille a fait le grand saut, elle est passée d’un professeur d’anlais à un boucher et à chaque fois, elle a une très grande différence d’âge.  

Inès regarde l’heure, il est vingt heures. Elle ouvre le site de la SNCF et réserve un billet pour le lendemain. Ensuite, elle prévient Madame Devieille qu’elle arrivera à Vannes le lendemain vers 11h30 et elle lui demande si elle préfère que leur rendez-vous ait lieu avant ou après le déjeuner. Madame Devieille hésite puis finalement dit :

— Écoutez, vous pouvez venir directement de la gare, mon mari ne rentre pas pour déjeuner, il revient se reposer vers treize heures trente et il repart travailler pour rouvrir la boucherie principale à seize heures. 

Inès acquiesce à cette proposition. Elle ne sait pas si cette rencontre lui apprendra quelque chose qui lui servira dans son enquête, mais peu importe, elle doit la faire. Il serait peut-être intéressant de rencontrer son mari car c’est peut-être à cause de lui que mère et fille se sont brouillées. Elle décide qu’après l’entretien avec madame Devieille-Cordonnier, elle demandera à rencontrer le mari puisqu’il sera chez lui un peu plus tard ; elle rejoindrait alors le commissaire Vétoldi pour déjeuner puis elle reviendrait pour s’entretenir avec monsieur Cordonnier. Inès ne peut s’empêcher de penser qu’un boucher possède des couteaux et qu’il sait les manipuler. Or Laurence Devieille a été assassinée avec un couteau effilé, type couteau de boucher, a dit le médecin légiste… Oui, mais quel aurait été son intérêt de tuer sa belle-fille ? En outre, était-il à Paris le jour de la mort de sa belle-fille ? Pour le moment, elle doit laisser de côté ces questions et se brancher sur celles qu’elle pourrait poser à la mère de Laurence Devieille. 

Au final, elle en repousse l’échéance car elle se dit qu’elle pour mettre à profit le trajet en train de Paris à Vannes, d’une durée de deux heures et demie, pour mener cette réflexion.

Ces informations rendent Inès Benlloch optimiste. Son enquête a beaucoup progressé. Elle veut éviter cependant de laisser son imagination s’emballer car des pensées diverses traversent son esprit, inspirées des plaintes multiples déposées en cette période par des victimes d’agression sexuelle datant de leur adolescence … La prescription pourrait être remise en cause selon certains commentateurs … 

À ce compte-là, les tribunaux déjà embouteillés par les crimes et délits actuels seraient submergés et comment les plaignants pourraient-ils ou elles apporter les preuves de leur agression ? 

Inès Benlloch décide de rentrer chez elle, elle doit préparer ses affaires pour le lendemain. Par précaution, parce qu’elle pense que si elle rencontre monsieur Cordonnier, il lui sera difficile de revenir le jour même à Paris, d’autant plus qu’elle souhaite également s’entretenir si c’est possible, avec le policier qui a interrogé madame Cordonnier et Sylvain Kervillan. 

Dans cette perspective, elle envoie un mail au commissaire Vétoldi :

 

Merci beaucoup Dominique, tes infos sont hyper précieuses. Serait-il possible que je rencontre le policier qui a reçu la déposition des deux parties concernant l’attaque du chien ? 

Si c’est le cas, je prévoirais de passer la nuit à Vannes, tu me diras si tu connais un hôtel convenable dans les moyens de l’agence. 

J’envisage d’interroger aussi monsieur Cordonnier, mais auparavant, j’aurais le temps de déjeuner avec toi, tu me diras si c’est possible de ton côté. 

Merci encore et à demain. Inès

 

Voilà une bonne chose de faite. 

Inès rentre chez elle avec le sentiment que le lendemain, son enquête va franchir une étape importante et que ce sera grâce à ses deux commissaires, Zireg Aghilas qui lui a procuré l’adresse de Geneviève Cordonnier et le commissaire Vétoldi … 

Elle sourit, alors que le prénom du commissaire Aghilas lui vient naturellement à l’esprit, ce n’est toujours pas le cas pour le commissaire Vétoldi qu’elle a vraiment des difficultés à appeler Dominique … 

 

Suite au prochain épisode… 

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